Avouez qu’il est très difficile de ne pas vouloir trouver comment il se fait qu’on en soit rendus là dans les CHSLD et autres résidences pour personnes âgées vulnérables. Vous allez me dire que ce n’est pas le temps de chercher des coupables. Qu’il faut d’abord se retrousser les manches pour panser la plaie béante laissée par l’abandon et la fuite d’un personnel épuisé, contaminé et terrorisé. Qu’on doit être en mode solution. Qu’il y aura post mortem en temps et lieu.
Ben non. Le post mortem n’aura pas lieu. Il n’y a pas de post mortem au Québec. Il n’y a que des rapports qu’on tablette (et j’en sais quelque chose). On dira qu’on injecte plusieurs centaines de millions de dollars, on refera des organigrammes, on proposera même de faire des soins aux personnes âgées un Ministère à part du MSSS et on voudra nous faire croire que cela résoudra quelque chose. On nous dira qu’il faut investir dans de la brique ou du béton ou dans de nouveaux modèles de résidences alors que c’est clairement les équipes soignantes qu’il faut soigner. Point. Le monde qui prend soin du monde. Dieu ce qu’on a de la difficulté à comprendre ça.