La véritable nature du gouvernement Charest

Éviter (définition): S’efforcer de ne pas faire, S’efforcer de ne pas rencontrer quelqu’un
Synonymes de Éviter: Contourner, décharger, échapper, esquiver, se dérober.

J’avoue. Je suis impatiente de voir le jour où Jean Charest quittera son poste de premier ministre du Québec. Je m’amuse parfois à tenter d’imaginer ce que l’histoire retiendra de son passage. Et c’est particulièrement le cas ce matin lorsque les pages de nos quotidiens nous rappellent le temps fou et les coûts astronomiques de la Commission Bastarache.

Cela dit, parmi les faits marquants des années Charest , je n’ai aucun doute que l’on retiendra la croissance phénoménale de la dette publique. Mais je crois aussi que l’on retiendra l’habileté de Jean Charest à détourner l’attention des véritables problèmes structurels du Québec.

Au lieu de viser l’équilibre budgétaire et de proposer un plan crédible de contrôle de l’endettement public, on empruntera encore davantage pour créer un Fonds des générations que l’on confiera à la Caisse de dépôt et de placement. On sait ce qu’il en est advenu!

Au lieu de revoir le rôle de l’État et de saisir l’opportunité des milliers de départs  à la retraite annoncés, on discréditera l’idée en échouant lamentablement à réaliser la réingénierie tant attendue. On fera miroiter le potentiel d’une Agence des PPP mais en bout de piste, les résultats n’y sont pas!

Au lieu de proposer aux Québécois une vision claire, on assistera à une pluie de comités et de rapports (Pronovost, Montmarquette/Fortin, Gagné, Castonguay, Bouchard-Taylor) et puis on renouvellera la formule des sommets à Lévis. Le résultat de tout ça? Je ne pourrais vous le dire.

Au lieu de s’attaquer aux problèmes structurels du Québec, c’est-à-dire à la panoplie de programmes sociaux déficitaires et à un interventionnisme économique excessif, on ajoutera sans cesse à la dette publique et on augmentera notre dépendance envers la péréquation canadienne.

Au lieu de corriger les iniquités intergénérationnelles dues au monopole étatique dans le secteur de la santé, aux déficits actuariels de la RRQ et des fonds de pension du secteur public, on choisira d’ignorer l’opportunité que nous offrait le jugement Chaouilli et d’augmenter le taux de cotisation à la RRQ, des cohortes plus jeunes.

Et puis ces temps-ci, au lieu de s’attaquer à la présence du crime organisé dans l’industrie de la construction et de commander l’enquête tant réclamée par les Québécois, on créera une diversion avec une Commission Bastarache dont le but est de blanchir l’image de notre premier ministre! La belle affaire!

Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive, et je me désole de constater que les élections sont encore très très loin. Il est véritablement pénible, ce sentiment d’impuissance… À quand un peu d’espoir?

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N.B. On retrouve également dans les synonymes du mot « éviter », le verbe « fuir ». Alors là, celui-là, si Monsieur Charest voulait bien s’en servir, on s’en accommoderait!

14 réflexions sur “La véritable nature du gouvernement Charest

  1. S’il y’a bien une chose sur laquelle la droite et la gauche s’entend, c’est que Charest doit débarasser le plancher. Il déçoit la gauche par la collusion avec le millieu des affaires et déçoit la droite par sa complaisance sociale qui sert à le garde en poste. Nous n’avons jamais vu un gouvernement aussi dévoué aux groupes d’intérets spéciaux (affairistes comme syndicats), et avoir une vision aussi incompatible avec l’ensemble de la population, tout en réussissant à garder son poste pour trois mandats! Tout un tour de force!

  2. On appelle cela de la CORRUPTION ÉTATIQUE

    Elle pourrait se définir ainsi : quand les décisions politiques ne sont plus prises pour l’intérêt du bien commun, mais pour satisfaire les groupes d’intérêts.

    Pourquoi nos établissements publics sont si peu efficaces, parce que nos politiciens ont préféré privilégier le copinage avec les syndicats, pour gagner leurs faveurs plutôt que de favoriser l’efficacité.

    Un système d’éducation défaillant, un système santé qui gruge nos finances qui sont déjà sérieusement en difficulté, un immobilisme pour ne pas offusquer les groupes d’intérêts.

    Les conséquences sont désastreuses, une province surendettée, surtaxer, peu compétitive et qui n’est absolument pas préparée pour les changements économiques de la mondialisation du XXIe siècle.

    Comme on dit en bon Québécois, on n’est pas sorti du bois.

  3. Très bon texte Joanne mais il faut être patient. Dans deux ou trois ans, ce gouvernement va sombrer et il faut prier pour que le PQ ne remporte pas une majorité. Si c’est le cas, on va avoir perdu un autre quatre ans. Il faut que l’ADQ ait la balance du pouvoir (au moins) pour empêcher les péquistes de continuer l’oeuvre de Charest en matière de dépenses publiques. Il faut espérer dans la vie.

  4. Sans être en accord avec Jean Charest et le PLQ, je m’inquiète fortement du fait que tout ce débat favorise ultimement le PQ et son objectif ultime du Grand Soir souverainiste et communiste…Est-ce ce que les Québécois veulent?

    Les purs versus les impurs…

    « La liberté de pensée s’arrête là où commence le dogme »…( George Orwell, auteur du roman « 1984 »)

    Sincèrement, quand on constate tout ce qui se passe depuis près de 2 ans, concernant les allégations de corruption et de collusion entre le monde de la construction, le crime organisé, la FTQ et le PLQ, principalement dénoncées par Radio-Canada, le groupe Gesca, le PQ et la CSN…Il y a de quoi se demander à qui sert tout ce débat? Et dans quel but ultime?

    Serait-il possible qu’il ne s’agisse, dans le fond, que d’une lutte à finir entre « socialistes » ( le groupe pro-PLQ ) et « communistes » ( le groupe pro-PQ ) au Québec?

    Mais le peuple québécois devrait grandement se méfier de toute cette manipulation politico-syndicalo-médiatique, puisque comme l’a si bien dit Jean-François Revel dans son essai : La tentation totalitaire, en 1976 ;  » le pire ennemi du socialisme n’est pas le capitalisme, c’est le communisme… »

    Et pour quiconque a lu : le Livre noir du communisme, dont les horreurs de ce type de régime totalitaire commencent à peine à être dévoilées, près de 20 ans après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’EX-URSS, le communisme est bel et bien pire que le capitalisme, puisqu’il entrave nos droits et nos libertés, et a provoqué la mort de millions de personne par la famine et les exécutions, tout cela au nom de l’idéologie communiste qui n’est rien d’autre qu’une utopie meurtrière…

  5. Pendant ce temps à Ottawa le PM Harper endette le Canada avec des déficits astronomiques année après année.

    Il est comme Bush et Obama. Il dépense sans compter.

  6. C’est nous les ignares, c’est nous qui n’avons rien compris. Comme dirait l’autre: la finalité comme peuple ce n’est pas d’équilibrer le budget, c’est d’être heureux… Quel irresponsable. Moi je commence plutôt à qualifier leur comportement de criminel. Comment dire autrement quand on observe ce qu’ils laisseront aux générations actuelles et futures.

  7. @Joanne, vous dites: …l’on retiendra « l’habileté » de Jean Charest à détourner l’attention des véritables problèmes structurels du Québec?

    Personellement…je retiens la « maladresse » de Jean Charest…et la déplaisante manière qu’il a de se penser sans fautes, malheureusement nous voyons à travers de JC.

  8. MMe Marcotte. Je suis d’accord avec vous. Mais qu’est ce que l’on peut faire pour exprimer notre raz-bol!! Nous croulons sous taxes et impôt. On nous fait taire. Parlez, parlez mais oû est l’action? Protestation dans la rue, ne fonctionne plus. La démocracie prends le bord! Un geste, un seul mais lequel. Donnez des suggestions SVP. Moi je vous en ai donnez une et je n’ai pas eu de feedback là-dessus. Pourquoi?

    • Votre suggestion (ne pas envoyer nos rapports d’impôt) est illégale. Pour ma part, je fais aussi ce que je peux (un film, un blogue, cofonder le Réseau Liberté-Québec, accepter des entrevues). Il y a plusieurs groupes de citoyens qui s’organisent. Joignez-vous à eux et soyez présent le 16 avril prochain à Montréal. Le geste n’est pas insignifiant.

  9. Mme Marcotte a raison

    Les blogues, le Réseau Liberté, les entrevues sont tous des moyens pour sensibiliser les gens qu’il faut faire de sérieux changements, si on ne veut pas se retrouver dans une sérieuse précarité financière.

    Trop longtemps, au Québec, il y a eu une omerta du silence entretenue par nos politiciens et nos syndicats et qui sévissent dans nos médias québécois.

    À la fin, très peu d’information de fond est offerte au peuple, pour améliorer l’efficacité de l’État.

    « Gardons les gens dans l’ignorance rationnelle pour maintenir privilèges et statu quo.  »

    C’est déplorable, mais d’une grande efficacité.

    Les institutions qui achètent les dettes souveraines sont de plus en plus nerveuses, si on ne démontre pas, un sérieux redressement de nos finances, on risque de passer dans le collimateur.

    Ce n’est pas un jeu, si moindrement tu risques d’avoir un potentiel de faire défaut paiement, même une simple perception, les spéculateurs vont s’acharner sur ton cas, juste pour faire quelques points de plus sur tes emprunts, donc des centaines de millions de profits pour eux, mais pour le pays c’est un cauchemar.

    Nous sommes surendettés, surtaxés et notre compétitivité est de plus en plus précaire à cause du mode protectionniste américain en dévaluant volontairement leur argent.

    Donc, on n’est vraiment pas dans une bonne position.

    Les gens doivent en prenne conscience, il est minuit moins une, et plus on attend, plus notre marge de manœuvre se rétrécit, toute diffusion sur le bon sens économique devient essentielle.

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