Fusion CAQ-ADQ – Un parti pragmatique: de quessé?

François Legault ne veut pas positionner son parti sur l’axe des idéologies politiques. Croit-il à la liberté individuelle et économique? Ou est-il plutôt enclin à faire confiance à l’État-Léviathan pour régler tous les problèmes qu’ils soient de nature sociale ou économique?

La réponse passe-partout semble être « Je suis pragmatique ». Le bébé enfanté de la fusion CAQ-ADQ et la cour de François Legault seront donc pragmatiques, nous dit-on. Pratiques! Pratico-pratiques!!! D’accord, mais encore?

Pense-t-il 2 secondes qu’il s’agit ici d’une réponse valable? Ne sait-il pas que le pragmatisme n’a rien à voir avec une vision d’avenir?

Remarquez, il n’a pas tout à fait tort de vouloir esquiver la question. Le Québec n’a pas développé l’expertise pour mettre à l’épreuve les politiciens sur le plan philosophique ou idéologique. Cette esquive, génératrice d’une plus grande confusion dans l’électorat, lui réussira sûrement. Après tout, l’ambiguïté et la confusion peuvent être payantes électoralement, non? Quand tout le monde entend ce qu’il veut bien entendre…

J’ai abordé cette question du pragmatisme dans mon essai « Pour en finir avec le Gouvernemaman », un concept fourre-tout qui nous permet d’esquiver les véritables débats de fond. Je vous en sers quelques extraits.

Par ailleurs, cela me fait toujours un peu sourire d’entendre certains commentateurs vanter les mérites du pragmatisme. Comme si le pragmatisme était synonyme de vision, de direction. Mais nous sommes à l’ère du consensus et de la paix sociale… Nous sommes à l’ère des «coalitions»…

Aujourd’hui, un ancien ministre péquiste propose aux Québécois une nouvelle alliance, la «Coalition pour l’avenir du Québec». Si l’on se fie aux plus récents sondages – et si François Legault formait effectivement un parti politique d’ici les prochaines élections provinciales – la Coalition pourrait même espérer former un gouvernement majoritaire!

Le mot-clé est donc maintenant « coalition » ou encore, « coalition arc-en-ciel ». Comme c’est joli, tout ça…

Mais coalition de quoi? Une coalition pour le changement, vous me direz. D’accord. Mais quel changement? Sur quelle base pouvons-nous juger des changements proposés?

Au pays de la pensée unique, les partis politiques ne se distinguent pas sur une base philosophique ou idéologique. Tous (les partis politiques) sont sociaux-démocrates, tous sont interventionnistes tant sur le plan social qu’économique.

(…)

On prône désormais une « vision pragmatique », comme si cela pouvait exister… Cette vision serait située au centre-centre, nous dit-on. On reconnaît leurs défenseurs à leur discours politiquement correct. Ils valorisent le compromis ; le changement ne coûte rien et n’impose aucun sacrifice. À un moment où « l’acceptatibilité sociale » est devenue la marotte de l’heure, la vision pragmatique n’a ni fondements, ni boussole.

Pourtant, dans A Conflict of Visions – Ideological Origins of Political Struggles, le philosophe politique Thomas Sowell présente bel et bien deux grandes visions conflictuelles qui façonnent les débats publics depuis un bon moment.

En parcourant ce livre, j’allais comprendre quelque chose à la fois simple, mais profondément troublant: il y a une raison pour laquelle il existe de profondes divergences d’opinions politiques. On peut, bien sûr, discuter longuement des moyens d’arriver aux résultats souhaités, mettre en branle tout un appareillage d’évaluation des politiques publiques et débattre des heures sur la couleur de la margarine.

Mais à la base, notre vision du monde repose sur la conception que l’on se fait de la nature humaine. L’homme mérite-t-il qu’on lui fasse confiance ? Est-il le mieux placé pour connaître ce qui est bon pour lui et les siens ?

(…)

De profondes différences de vision du monde et de la nature de l’homme séparent les partisans du libéralisme de ceux qui souhaitent s’en remettre au Léviathan. Ces différences sont fondamentales et incompatibles. Le pragmatisme ici n’est d’aucune utilité et ne sert qu’à vivoter dans le statu quo.

Bref, (…) plus que tout, nous avons besoin d’en finir avec la « tyrannie du pragmatisme » et de redonner leurs lettres de noblesse aux idéologies.

De nos dirigeants, nous sommes en droit de nous attendre à des énoncés de vision clairs et à un leadership de convictions et de principes. Nous en avons soupé de la girouette déboussolée et du politiquement correct. En clair, le vide conceptuel doit cesser.

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, le chef de la CAQ est très très loin d’avoir énoncé aujourd’hui une vision claire et un leadership de convictions et de principes… En ce qui me concerne: un gros #fail

21 réflexions sur “Fusion CAQ-ADQ – Un parti pragmatique: de quessé?

  1. Legault, c’est le cheval de Troie des séparatistes.

    Son programme va consister à provoquer des chicanes avec les gros méchants Anglais à Ottawa pour avoir un prétexte d’organiser un référendum qui sera lancé sur un moment de grande émotion.

    Séparatiste un jour, séparatiste toujours…

  2. vous êtes beaucoup a jouer les gérants d’estrade, facile de critiqué n’importe quoi et n’importe qui, mais avez vous des solution concrète a apporté pour le Québec???? si oui présenté vous sa serait la meilleur chose a faire, faire du blablabla sa n’avance pas a grand chose, je vous dirait ceci les parole s’envole et les écrit se retrouve sur les tablettes.
    gilles boucher

    • Mon temps dans un parti politique a été fait. 6 ans à l’ADQ à la commission politique. Alors non, j’ai fait plus que du blabla. La morale de l’histoire: les Québécois ne sont pas prêts pour entendre la vérité et les politiciens sont trop intéressés à leur propre carrière pour la leur servir. Il faut donc informer, informer et informer. De là, mon film, de là, mon essai et de là, la création du Réseau Liberté-Québec. Si vous appelez ça du blabla, so be it.

    • Vous êtes un parfait exemple de l’échec du modèle québécois. Notre système d’éducation aurait dû réussir à vous apprendre à écrire un français correct.

  3. Monsieur Legault va finir par me faire pleurer avec sa non-idéologie. Comme si se prétendre au centre n’est pas en soi une idéologie. Ou le nationalisme, ce ne serait pas une idéologie. Ou l’interventionisme de l’État ne découle pas d’une idéologie.
    ….En est-il à une coalition ou à une coagulation? Coaguler peut signifier se figer. Il a déjà figé son parti qui ne bougera plus, ou si peu. Il en est encore au gouvernemaman. Et ce sera ça, tant et aussi longtemps que le lait de l’État ne coagulera pas.

  4. Nous ne sommes pas assez mûrs collectivement pour avoir un vrai parti de droite. On connait les Québécois: ils ne veulent pas de chicanes, ne veulent pas de bouleversements, ont peur des réformes, aiment le statu quo, le confort, aiment le consensus, etc. Legault c’est un début. Comme vous dites: les Québécois ne veulent pas entendre la terrible vérité: leur gros « gouvernemaman » est en faillite et ne nous rend plus service. Il nuit à notre compétititvité, à l’innovation, etc. Les Québécois aiment les gadgets sociaux comme les garderies, l’assurance-parentale, la CSST, etc. Il faudra attendre que la carte de crédit du gouvernement nous pète dans la face avant de voir des changements. Misère de misère. Je supporte Legault en attendant. je peux quand même pas voter pour la troika de gauche (QS,PLQ et PQ). Je suis membre de l’ADQ et je vais voter pour la fusion avec la CAQ.

    • Je doute que je voterais pour CAQ. M. Legeault change d’idées après sa lecture des journaux. J’espère que l’ADQ vont s’apper¸evoir qu’ils ont fait un erreur et qu’ils auront le courage de sortir de parti qui n’offre rien de constructif jusqu’à présent. Je ne suis pas du tout impressionnée.

  5. C’est une bonne chose que l’ADQ disparaisse, un parti mi-figue mi-raisin un parti ayant abandonner ses propres convictions mérite de mourir.
    Qui défendait encore le taux de taxation unique,l’abolition des commission scolaire, ou l’abolition des structures gouvernemamantale, où ceux qui ont pour mission d’enrailler une situation, on toute intérêt a la faire perduré, pour garder leur job de teteux de l’état. Qui parle de supprimer toute subvention aux entreprises ce qui crée de la concurrence déloyale par exemple les chantiers maritime Verreault versus la MIL Davie.

    Le peuple Québécois est un grand adolescent émotif et se laisse facilement manipulé. J’en veux pour preuve l’émission tout le monde en parle et que dire de nos médiocre, j’en ai au ras le ponpon qu’ils nous montrent comme des experts des gens a qui ils donnent de la crédibilité sans avoir au préalable vérifier a qui ils donnent le micro et qui n’ont aucune connaissances scientifique ou économique exemple Steeven Guibeault dont le seul véritable diplôme qu’il possède en est un en théologie, et tous les autres porte-parole de sont acabit ou a des artistes en mal d’exposure.

    • M. Martin, êtes-vou sur que S.Guibeault a terminé ses études en théologie?
      Gilbert Lacasse
      Trois-Rivières

  6. Moi, je commence à jongler avec la décision de m’abstenir, aux prochaines élections québécoises!!! Et, anyway, j’aurais jonglé pareil avec cette idée, si l’ADQ ne s’était pas fusionné à la CAQ, car il est hors de question que je vote pour un parti qui a trahit la démocratie, en appuyant l’ignominieuse Loi 204, par pur opportunisme électoral!!!

    Mais, transformez donc le RLQ en parti, madame Marcotte, et là, je vous croirais, quand vous dites que vous ne faites pas que parler!!! Malgré que nous ne serons jamais d’accord, sur la question nationale, le RLQ risquerait d’avoir mon vote, étant un souverainiste de droite!!! Oui, je suis si désespéré que ça!!!

    • Pauvre de vous, vous devez vous sentir bien seul…. Souverainiste de droite! Vous devriez vous regrouper autour de quelqu’un comme M.Facal. Il n’a pas renié l’identité québécoise sur l’autel du pouvoir d’achat. De tendance plutôt à gauche, je suis quand même très intéressé au débat avec la droite intelligente et pas du tout fermé à certaine idées. Je ne peux cependant plus tolérer qu’on parle de la question nationale comme d’un débat dépassé, sans aucune résonance actuelle. Plusieurs acteurs de droite banalisent, voire ridiculisent ce combat tout-à-fait légitime, dont ils ont inconsciemment bénéficié. Bonne chance! Ne désespérez pas!

  7. S’ils font cela, ils n’auront plus de micro. Il faut informer les gens, s’ils changent de mandat les micros vont se sauver.

    Les vieux politiciens n’en veulent pas de droite.

    Maintenant que la fusion est annoncée Jean Lapierre publie les propositions de la commission politique au dernier congrès de l’adq. L’extrait commence à 8 minutes. Il dit ce qu’il pense de tout cela.

    http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=119159

  8. Legault sera probablement le seul choix pour ceux qui ne sont plus capables de supporter les Libéraux et les Péquistes et qui ne sont pas descendu assez bas pour Québec-Solidaire. Encore une fois, il faudra voter pour le moins pire ou s’abstenir.

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  10. @Stephane proulx

    Tu dis : « Je ne peux cependant plus tolérer qu’on parle de la question nationale comme d’un débat dépassé, sans aucune résonance actuelle.  »

    Ma vision de la souveraineté actuellement:

    Il y a des peuples avec différentes tribus comme par exemple en Afghanistan où la guerre perdure pendant des décénies, voir des siècles. Lorsqu’un envahisseur étranger arrive (ex: l’ex URSS, USA) , les tribus font une trève et combatent l’énnemi ensemble. Ensuite lorsqu’ils sont libérés, ils recommencent à se chamailler pour savoir qui va gagner entre aux autre. C’est ce qu’on appelle l’instinc de survi.

    On en est rendu là au Québec, remplacez, Afghan par québécois, tributs par séparatistes et souverainistes, envahisseur étranger par déficit et banquiers. Si on attaque pas la menace du déficit avec les gros canons on crève.

    Me faire parler de souveraineté présentement, c’est comme si tu m’arrivait par en arrière en essayant de me rentrer tes doigts dans le nez pendant que j’essaie de me concentrer sur une tache ardue. Dégage maudi tannant ! On règlera ça plustard ok ! Aide moi à la place veux tu ?

    Que tu soit à la tête d’un pays, d’une province, d’une ville ou d’une famille, la règle est la même: vivre selon ses moyens. Si tu me dis qu’il faut absolument que nous soyons souverain pour règler cela, tu te trompe. On est même pas capable de gérer une province comme du monde, imagine la fiasco avec un pays.

    Si besoin, le pays suivra l’équilibre budgétaire, avant ça lachez nous la paix avec ça.

  11. Il ne faut pas boycotter la CAQ ! Nous de droite devons s’investir dans la CAQ. Présentons un front uni face à la gauche québécoise. Charest et Marois vont tout faire pour nous diviser. Ne faisons pas le jeu du complexe syndicalo- politico-gauchiste québécois.

    • @p.larochelle: Simplement, la CAQ n’est ni réformatrice, ni à la droite sur l’échiquier politique. Et ne vous inquiétez pas. Elle gagnera les prochaines élections sans peine, si on se fie à la volonté des Québécois d’en finir avec les deux partis traditionnels.

    • Je trouve que les Québecois sont un peu… beaucoup naïfs, en gros général, ils acceptent presque n’importe quoi de leurs élus jusqu’au moment ou ils s’apperçoivent qu’on les a F_ _ _ _ et là ,ils s’insurgent et sautent sur n’importe qui sans réfléchir et sans savoir quelles répercutions pourraient leur sauter dans le visage par après. Il faut changer cette mentalité avec beaucoup d’éducation sur les politiques et l’économie. L’éducation au Québec c’est pas fort…la langue et la séparation… çela mérite tout notre temps. Heureusement que nous avons des Marcotte, des Duhaimes, des Sénechal, de l’IEDM… mais il y a aussi des Lisée, des Piché, Le Devoir, le RDI….il y a beaucoup de travail à faire. Merçi pour être là. Le Québec mérite que nous nous bations pour le défendre de ces malveillants au pouvoir.

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  13. J’ai entendu Legault à la radio, je crois quand il dit qu’il est pragmatique c’est pour se défendre des attaques de l’opposition et des groupes de pression. Lorsqu’il aura un reproche d’être froid comme Harper par exemple, il dira que c’est parce qu’il est pragmatique.

    1.1 Pragmatique =Fondé sur l’action, la pratique, cautionné par la réussite. Une politique pragmatique.

    Les spécialistes en communication de Legault sont.

    2. Pragmatique =partie de la linguistique qui étudie les rapports entre la langue et l’usage qu’en font des locuteurs en situation de communication ( étude des présuppositions, des sous-entendus, des conventions du discours)

    J’ai toujours cru que pragmatique était la définition no2, malheureusement Legault fait appel à la no1. Un peu comme de la magie, Charest la fait avec la réingénérie de l’état. Je ne sais pas si ça va marcher une deuxième fois.

    Rassembler les gens avec le jugement et démontré une capacité à régler les problèmes. Sans ça, cela fait peur les coupures dans le système.

    Des « on-verra », ça je me l’ai fait assez dire quand j’étais enfant ! Dans ma connaissance « on verra » veux dire la personne qui « run » mais il ne faut pas que ça se sâche. Il faut que ça paraisse égalitaire alors que ce ne l’ai pas.

    S’il baise dans les sondages là il sortira l’idéologie pour ramasser le vote de l’adq de 2007, avec les sondages actuels, il a un grand pouvoir de négociation. C’est spécial que Charest lui laisse du temps pour se positionner. Il doit y avoir une raison vraiment intéressante qu’on va savoir bientôt.

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