Conjuguons le verbe « corrompre », voulez-vous?

Il y a des gens qui me demandent pourquoi je ne fais pas trop de commentaires sur la Commission Charbonneau. C’est bien vrai. J’essaie très très fort de garder mon calme. Et je tente de me concentrer sur le folklore péquiste de même que sur le travail des partis d’opposition – dont les efforts sont pratiquement et malheureusement oblitérés de la couverture médiatique au profit du « Reality show » de la corruption québécoise.

Mais je suis admirative du travail de Madame Charbonneau et du commissaire Renaud Lachance. Je l’aimais bien, celui-là, lorsqu’il occupait le poste de Vérificateur général du Québec. Quel bon choix!

Seulement, aujourd’hui, il m’est difficile de ne pas réagir. Parce que s’il y a quelque chose qui me répugne, s’il y a quelque chose qui me donne des hauts-le-coeur, c’est bien cette facilité qu’ont les gestionnaires et fonctionnaires du secteur public à se renvoyer la balle et à n’assumer aucune responsabilité.

Aujourd’hui, l’ingénieur Surprenant, alias M. TPS, disait ne pas être un fonctionnaire corrompu. En fait, selon lui, il n’existe pas de fonctionnaires corrompus. Pour être corrompu, il faut « avoir été corrompu ». N’est pas corrompu qui veut, n’est-ce pas? S’il n’y avait pas eu d’entrepreneurs pour le corrompre, lui et ses collègues, personne n’aurait été corrompu.

Facile… Tout le monde le fait, fais-le donc.

Aujourd’hui, il semble également que l’ingénieur corrompu ait pris de l’assurance au cours de son témoignage. Est-ce « l’effet TLMEP »? Quand on accueille en quasi-héros l’entrepreneur corrompu qu’est Lino Zambito, pourquoi est-ce que ce ne serait pas au tour du fonctionnaire corrompu la semaine suivante? Après tout, Monsieur TPS n’est-il pas victime d’un système? d’entrepreneurs véreux? de patrons tout aussi corrompus? d’une machine où l’être humain est impuissant?

SOCIÉTÉ DU NO-FAULT

Au moins Zambito, lui, a avoué ses torts. Il est à la fois corrupteur et corrompu. Rien de tel pour le fonctionnaire de notre société du no-fault. En fait, même après avoir accepté les pots-de-vin, le fonctionnaire retraité espère faire croire qu’il n’y a pas de fonctionnaire corrompu et qu’il n’est en réalité, pas responsable.

J’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai maxi-marre.

Aurions-nous pu espérer qu’il dénonce la chose dès le début? Bien sûr que non. Selon Surprenant, ça, c’était au patron de le faire. Tout à coup, il redevient un « simple fonctionnaire syndiqué » responsable d’absolument de rien.

Il en est ainsi dans le système de santé, dans le système d’éducation et partout dans le secteur public de notre société du no-fault. La perte de 40 milliards à la Caisse de dépôt, les viaducs qui tombent, l’Îlot Voyageur, les gouffres sans fond des systèmes informatiques gouvernementaux qui n’en finissent plus: vous avez eu connaissance que quelqu’un ait payé pour ça? Moi pas.

Avec M. Surprenant et ses collègues, on découvre une facette supplémentaire au collectivisme qui déresponsabilise les individus. Il n’y a pas de place pour la responsabilité individuelle et le sens du devoir.

11 réflexions sur “Conjuguons le verbe « corrompre », voulez-vous?

  1. Il en est ainsi dans le système de santé, dans le système d’éducation et partout dans le secteur public de notre société du no-fault. La perte de 40 milliards à la Caisse de dépôt, les viaducs qui tombent, l’Îlot Voyageur, les gouffres sans fond des systèmes informatiques gouvernementaux qui n’en finissent plus: vous avez eu connaissance que quelqu’un ait payé pour ça? Moi pas.

    Moi si. Nous avons payé pour ça. Mais pas eux!

  2. Pour une fois je suis d’accord avec vous sur un point, personne n’est responsable. Par ailleurs, je ne suis pas prêt comme vous à mettre tous les fonctionnaires dans le même bain comme vous le faites. Beaucoup de fonctionnaires sont bien intentionnés mais leurs efforts sont mal utilisés par leurs hiérarchies.

    Il n’y a personne responsable parce que les objectifs que les supérieurs hiérarchiques fixent ne sont jamais des objectifs de résultats, basés sur la mission du service. Pourquoi y a-t-il des pompiers? Pour éviter que le feu ne prenne et si jamais le feu prend, pour l’éteindre. Pourquoi y a-t-il des policiers? Pour éviter qu’il ne se commette des crimes et si jamais il y en a, pour arrêter les criminels. Pourquoi y a-t-il des professeurs? Pour que les étudiants acquièrent un savoir et qu’ils réussissent. Pourquoi un ministère de la santé? Pour que la population reste en santé et qu’elle la recouvre si elle la perd. Pourquoi des travaux publics, des loisirs et du développement communautaire? Pourquoi une Régie du logement? etc..

    Me semble que ce serait facile de fixer des objectifs de résultats reliés à la mission de chaque ville, chaque ministère ou chaque organisme para-gouvernemental.

    Mais non, bien trop frileux, les supérieurs hiérarchiques fixent des objectifs d’activités. Suffisamment bas pour être certain d’obtenir leur bonus de rendement à la fin de l’année, ne suffit plus que de bouger beaucoup, d’être fébrile, occupé, travailler fort. Que ça donne des résultats ou pas en termes de résultats liés à la mission, pas important. Ce qui importe c’est d’atteindre ses objectifs d’activités bidons et toucher son bonus.

    Qu’il y ait moins de feux, moins de morts, moins de blessés pour les pompiers, on s’en fout. Qu’il y ait moins de crimes et qu’on augmente le taux de résolution des crimes, pas important. Qu’on augmente le taux de réussite en diminuant les exigences et que le savoir ne soit plus rehaussé, pas grave.

    Prenez les déclarations de service des ministères et des organismes para-gouvernementaux, allez voir les plans stratégiques de ces mêmes ministères et organismes, regardez leurs plans d’action. Vous constaterez qu’il y a plus d’activités programmées et qu’on ne mesure jamais le résultat par rapport à la mission du service. Pas difficile de comprendre qu’on aura bouger beaucoup à la fin de l’année et beaucoup de bonus seront distribués.

    Dans le privé, le profit est le moteur, il n’est donc pas difficile de fixer des objectifs de résultats quantifiables. Toutes les activités d’une entreprise ont un effet sur les profits et il est facile de comparer les activités rentables de celles qui en le sont pas. Dans le public, le profit n’étant pas une fin en soi, les supérieurs hiérarchiques fixent des objectifs pour mesurer les efforts de leurs équipes, mais ils ont perdu de vue la mission de leur unité de service, vivement qu’ils focalisent sur la mission de leur unité. Leurs services font-ils une différence sur la santé, l’éducation, l’économie, l’exploitation des ressources naturelles, l’état des déplacement et des transports, les relations inter-gouvernementales, le commerce international, etc.

    Oh bien sûr, les frileux diront qu’il y a plein de facteurs qu’ils ne contrôlent pas, plein d’excuses pour expliquer les cibles ratés. Je leur répondrai, qu’il leur appartient d’innover pour trouver les moyens, les activités qui leur permettent de les atteindre, qui leur permettent d’accroître le contrôle qu’ils exercent sur la mission de leur unité. On verrait peut-être plus d’efforts en prévention qu’en correction des problèmes. Cela encouragerait les dirigeants publics à remettre en question leurs façons de faire. On a beaucoup parlé de ré-ingénierie de l’état au début des années 2000. Ça n’a pas marché, parce qu’on a évité systématiquement l’établissement de cibles et d’objectifs de résultats liés à la mission des unités de service. Il n’est pas trop tard pour commencer.

    • bien d’accord avec toi,parce que de la corruption il y en a partoout,s’il fallait que le gouvernement décide d’aller fouiller dans les budgets des service au public,il découvrirait des magouilles partout et des corrompus qi se servent dans le plat de bonbons sans fonds,Les subventions accordées à des cies c’est du pareil,ils prennent l’argent et aucune surveillance n’est effectuées, alors l’argent va pas à la bonne place j’en suis certaine.Des gens honnêtes sont sur le terrain,et les arnaqueurs sont dans la gestion de notre argent,alors ils s’en foutent de se payer à même la cagnotte pour des dépenses pas effectuées et qu’ils mettent au chaud dans leurs bas de laine comme la mafia,la vie n’est vraiment pas rose,elle est teintée de noir,et les livres de rouges.Nous les contribuables payons nos taxes,et eux en ramassent.

  3. Et….on criait « au meutre » lorsque Maclean a eu le culot de nommer le Québec La Province la plus Corrompue au Canada!

    Surpenant me dégoute au plus haut degré. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il n’a pas averti la police sur la corruption, il a rit avec un air de « êtes vous fous!. Je n’étais qu’un petit fonctionnaire. En réalité, pourquoi il aurait fait ça…de continuer d’empocher de l’argent sale c’était pas mal plus
    l’fun!

  4. Moi également j’en ai plein l’c.l! Et ça ne fait que commencer…

    Depuis la Révolution tranquille, l’État québécois s’est immiscé partout dans nos vies, prenant joyeusement des responsabilités qui étaient dévolues autrefois à l’individu et on en voit aujourd’hui les piètres résultats.

    Merci à la social-démocratie déresponsabilisante et abrutissante.

    Depuis les années ’60, on a multiplié par dix-mille les interventions étatiques et bien sûr, le nombre de fon-fons qui va avec. Résultat? Une corruption à l’échelle nationale. Parce que si vous croyez naïvement que la corruption s’arrête au domaine de la construction, vous êtes drôlement simplet et crédule.

    Si lOn enquêtait dans les autres ministères et fonctions de l’État (municipal et provincial) comme en santé, en informatique, en éducation et tutti quanti, je suis absolument assuré que l’on trouverait le même genre de favoritisme et de corruption et ce, quelque soit le parti au pouvoir. On n’a qu’à voir les récentes nominations politiques bassement partisanes du Parti québécois pour s’en convaincre, eux qui dénoncaient en s’empourprant le même genre de stratagème lorsqu’ils étaient dans l’opposition.

    LA solution? Starve the beast. Réduire la taille et les responsabilités de l’État et redonner aux Québécois le sens des responsabilités.

    Ça nous prend une Tatcher ou un Reagan et vite!

    • Commençons par endosser Romney aux USA.

      Le socialisme marche très bien jusqu’à ce que l’argent des autres soit épuisé…

    • Pour avoir été confronté a cette tactique de corruption,on doit dire non tout de suite. Alors ils nous laissent de coté et cherchent un autre pigeon. Cette tactique est très insidieuse. Ces gens sont intellighents et persistent.Ils tentent par tous les moyens de trouver votre point faible.Example: La drogue,les femmes,le jeu,casino,etc. Cela n’exclue pas la responsabilité des gens qui sont corrompus mais ce sont généralement des gens faibles,avec une grande pensée magique.

  5. Bonjour; Aujourd’hui j’ai 80 ans, et j’ai été Surintendant sur la construction dans
    La région de Montréal, Montréal West, Pierrefonds, Pointe clair, et Saint Anne de Bellevue, et autre, pour les années 1955 a 1967 et il se passait les même corruptions qui se passe maintenant, soyer sur que se qui se dit et témoigner sont des choses vrai car je les ai vu, et vécu sans être dans la magouille.
    Pour ceux que leur nom sorte et qui son accusé d’avoir fait de la magouille et qui se défendre comme le diable dans l’eau Bénite que ce n’ai pas vrai, parce
    qu’ils sont prie les mains dans le sac, et présente des papiers pour prouver leur défense, c’est justement que leur papier sont vrai, Parce que les fraude avec argent cache dans des enveloppes brune ne sont pas sur papier, c’est fait cacher. J’ai vue beaucoup de mes yeux, vue, des c’est Magouilles, mais nous ne pouvions pas parler, parce que on se serai fait foutée d’eh ord de notre Job.
    Une personne qui est croche et vole avec des fausse facture et des enveloppes brune sont toujours croche et mal-ho-naitre, et près a témoigner sou serment qu’il son blanc comme neige, il son toujours croche et mal-ho-naitre, je vous en parle avec connaissance de cause.
    Ce que je voie a la commission Charbonneau est exactement la même chose que j’ai vue faire dans ce temps la, ce n’est pas nouveau. Armand

  6. La corruption peut se présenter sous plusieurs facettes et pas nécessairement avec une enveloppe brune.
    Se payer des voyages, des colloques et des partys avec l’argent du contribuable est aussi une forme de corruption. Et, là, le privé n’a rien à y voir.

  7. Quel est le point commun entre Al Capone, et le fonctionnaire montréalais corrompu Gilles Surprenant? L’impôt causera sa perte, comme la fiscalité a causé celle de Alphonse Gabriel Capone, surnommé «Scarface», alors qu’il devait $215,080.48 en impôt (une véritable fortune en 1930). On apprend deux choses très importantes dans le journal ce matin. Premièrement, la bonne nouvelle pour lui est que l’immunité dont il jouit à la Commission Charbonneau, le met à l’abri non seulement des poursuites pénales, mais aussi de sa destitution de l’Ordre des Ingénieurs du Québec. La mauvaise est qu’il est sous la loupe du fisc, et qu’il n’y a pas de prescription dans les cas de fraudes. De plus, les fonctionnaires du Revenu en ont vu d’autres, et ce n’est pas des petites passe-passes (comme céder sa maison à sa fille pour $1) qui empêcheront ceux-ci de la saisir. De quoi faire perdre le petit sourire en coin affiché par Surprenant, tout au long de son témoignage.

Répondre à Michel Bellemare Annuler la réponse.