Le Québec dans le trou: Un Xième rapport

La semaine dernière, la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke a publié un Xième rapport sur la fragilité des finances publiques du Québec. Au travers des dialogues de sourds portant sur la Charte, des difficultés du chef Philippe Couillard, des révélations ahurissantes à la Commission Charbonneau confirmant la nature incestueuse des rapports entre le Parti québécois, la FTQ-Construction et le Fonds de solidarité de la FTQ, les auteurs de l’étude nous révèlent ce que nombreux d’entre nous savons déjà.

Le titre de leur rapport: « La soutenabilité budgétaire des finances publiques du gouvernement du Québec ». En posant quelques hypothèses sur les déterminants de la santé financière du Québec, les auteurs répondent à deux questions.

  1. Un, si on continue comme ça, peut-on espérer l’équilibre budgétaire un jour?
  2. Est-ce que le gouvernement du Québec peut assurer une certaine équité entre les générations? Autrement dit, est-ce que les cohortes plus jeunes pourront se prévaloir des mêmes services sans pour autant devoir payer plus d’impôts, de taxes, de tarifs?

Les réponses? Non et non.

Soutenabilité

Dans tous les scénarios (scénario de base, scénario optimiste, scénario pessimiste), on est dans le trou! De beaucoup beaucoup de milliards $. Un Xième rapport, donc, qui avertit les gouvernements et la population que nous vivons au-dessus de nos moyens. Un Xième rapport qui sera tourné en dérision par ceux qui qualifieront les hypothèses et les scénarios d’alarmissssses avec beaucoup de « s ».

Et pourtant… Malgré les conclusions déprimantes de l’analyse, la situation est pire que ça. D’une part, les auteurs estiment que l’équilibre budgétaire sera atteint en 2015. Il y a quelqu’un au Québec qui croit à ça? Ne devions-nous pas atteindre l’équilibre zéro cette année alors que le Parti québécois s’est vu obligé de retarder la chose de deux ans?

D’autre part, le scénario de base, selon les dires mêmes des auteurs est plutôt moyennement optimiste.  Et puis, l’étude ne tient pas compte non plus des énormes déficits cachés (en infrastructures par exemple) et des demandes des différents lobbies du secteur public (négociations des conventions collectives) qui ajouteront à la pression sur les dépenses publiques.

Mais il y a pire. Un passage de l’étude a particulièrement attiré mon attention. Un passage que j’ai dû relire plusieurs fois pour m’en convaincre et qui a provoqué un décrochement de mâchoire. Lisez bien.

« Rappelons que dans l’analyse présentée jusqu’ici, ces déficits n’affectent pas le service de la dette. C’est comme si, chaque année, le déficit disparaissait miraculeusement au lieu d’aller augmenter le poids de la dette.

Attends une minute là. On fait des projections qui concluent à des déficits et on n’ajouterait pas ces déficits à la dette? On ferait abstraction de l’augmentation du service de la dette qui en découlerait? Ça vaut quoi, des projections de ce genre? Je serais curieuse de savoir ce que cela donnerait si les déficits étaient ajoutés, comme il se doit, à la dette? Les auteurs y répondent. Tenez-vous bien.

Quel serait l’effet sur la dette si le scénario de base se réalisait tel quel, sans alourdissement du fardeau fiscal ni réduction dans les dépenses de programmes, comme si l’argent qui manquait chaque année était emprunté et allait augmenter la dette totale du gouvernement?

Soulignons que cette hypothèse ne peut être sérieusement envisagée. Elle conduirait le gouvernement du Québec tout droit à la faillite, car les investisseurs exigeraient rapidement un taux d’intérêt insoutenable. Au départ, les déficits budgétaires encourus le forceraient à abolir sa Loi sur l’équilibre budgétaire. Pire encore, le ratio dette/PIB tendrait à s’accroître sans limites. Le processus d’accumulation de la dette serait explosif et insoutenable.

Soutenabilité2

Quant à moi, voilà les véritables conclusions de l’étude et l’avenir qui nous attend si les gouvernements du Québec sont incapables de redresser les deux colonnes de leur bilan: la colonne des revenus ET SURTOUT la colonne des dépenses. Selon les auteurs, en ajoutant les déficits projetés à la dette, le résultat serait celui que vous voyez ci-haut (leurs chiffres). Alors attachez vos tuques, le monde, parce que s’il y a des élections bientôt, c’est à travers cette grille-là qu’il faudra juger du sérieux des « promesses » de nos partis politiques.

À moins que vous acceptiez de faire porter la prochaine élection sur l’unique enjeu du projet de charte du Parti québécois, bien sûr, auquel cas il n’y aura pas grand monde pour vous plaindre le jour où on augmentera vos impôts et vos taxes sans pour autant vous garantir des services essentiels décents.

Prochain blogue: Les tabous persistants

20 réflexions sur “Le Québec dans le trou: Un Xième rapport

  1. Nous ne sommes pas seulement dans le trou mais en ruines. Notre dette n’est pas de $2.5 Milliards mais de $12.1 Milliards si on ajoute le $8.6 Milliards que le Canada nous a envoyé et que nous dépensons en plus.

    Pour 2014, nous reçevons $9.6 Milliards des provinces riches. Je trouve bizarre que la plupart des journalistes ne parlent pas de la péréquation. Ces Milliards que nous dépensons font parti de notre dette annuelle. Si nous ne reçevions pas cette manne, ce serait la faillite, la ruine totale.

    Cette année vu que nous reçevons $1 Milliard de plus en péréquation, pourquoi ne diminurions pas la dette d’un Milliard à $1.5 Millards? C’est la question que je me pose depuis des années à propos de la péréquation.

    Je m’appercois depuis deux ans que presque personne est au courant des Milliards de BS que le Québec reçoit. L’ignorance du peuple sur notre économie au Québec est tellement embarassante.

    J’ai posté le lien çi-dessous sur l’internet sûrement mille et une fois pour réveiller les gens. Jamais un poste de télévision oserait éduquer le peuple sur ces Milliards de péréquation lorsqu’il parle de notre budget. Trop gênant? Gardons le peuple ignorant et heureux! C’est triste! Continuons a interviewer Parizeau et Landry & Co. Nous sommes riches, voyons donc!

    Nous ne sommes pas seulement dans le trou mais en ruines. Notre dette n’est pas de 2.5 Milliards mais de $12 Milliards. Pour 2014, nous reçevons $9.6 Milliards des provinces riches. Je trouve bizarre que la plupart des journalistes ne parlent pas de la péréquation. Ces Milliards que nous dépensons font parti de notre dette annuelle. M. Fillion de RDI Economie, vous m’entendez?

    L’an passé nous avons reçu et dépensé $8.6 Milliards de plus avec la péréquation, alors cette année vu que nous reçevons $1 Milliard que l’année derniere, pourquoi ne pourrions nous pas diminurier pas la dette d’un MIlliard? C’est la question que je me pose depuis des années. Je m’appercois depuis deux ans que presque personne est au courant du BS que le Québec reçoit. L’ignorance sur notre économie au Québec est tellement inexpliquable.

    J’ai posté ce lien (çi-dessous) sûrement mille et une fois pour réveiller les gens. Naturellement la vérité vient du Canada, rarement du Québec et on appèle ça du Quebec-Bashing n’est ce pas? http://www.sunnewsnetwork.ca/video/1795709559001

  2. MMe Johanne. Que vous fassiez les entourloupettes économiques que vous voudrez,les pauvres Québécois ne comprennent rien a l’économie point. Je vous trouve tres courageuse de continuer a precher dans le désert. Au moins quelques un vous admirent pour votre travail.Ne vous méprenez pas les chroniqueurs économiques au Québec, n’ont pas un c.v. leur permettant de parler d’économie.Il ne font que répéter ce que les endormeurs de notre province leur donne en pature. DÉSOLENT.

  3. Moi je suis de plus en plus pessimiste je me dis qu ont en finisse au plus vite mettons au pouvoir quebec totalitaire comme ca la faillite ne seras que plus rapide et peut etre je dis bien peut nous pourrons recommecé en neuf.

    Encore la meme apres une faillite je doute encore qu ils comprennent

  4. Que ce soit un Parti de gauche de centre ou de droite qui sera au pouvoir prochainement, il faut faire le grand ménage et faire des choix difficiles et abolir des ministères et organismes au grand complet. C’est la seule voie pour arriver à équilibrer le budget et baisser les impôts par la suite pour le bien du Québec et l’avenir de notre société. Il faut aussi revoir certains crédits d’impôts et simplifier notre système d’impôt personnel québécois qui en fait un système trop compliqué pour rien et qui protège certains groupes au détriment de d’autres.

    Alors que ce soit la gauche efficace, le centre droite ou quoi que ce soit, il faut juste un gouvernement courageux et qui s’isolera des groupes de pression : entreprises subventionnées, mafias, syndicats, lobbys divers, etc.

  5. Les élections ne devraient en aucun cas être basée sur la charte. Il n’y a jamais eu d’urgence face à cette peur de la femme voilée. Parce que la réalité c’est ça. Au lieu de mettre en place des mesures pour contrer l’intégrisme on s’attaque à plus petit soit la femme voilée. Complétement abérrant de la part du gouvernement. Les élections devraient se faire sur l’économie, les services qu’on peut donné. Il faudrait commencer à être un peu plus réaliste au Québec. On veut tout, mais par contre il n’est pas question qu’on exploite nos richesses. Est-ce qu’on veut des emplois oui ou non. Si on ne veut pas exploité nos richesse on devra couper dans les services parce qu’il n’y aura pas assez de sous qui entre. Faire le ménage aussi dans les différents services. Allez dans n’importe quel agence, hôpital, édu gouvernement et vous verrez qu’il y en a trop. Il y a trop de chefs et pas assez d’indiens. Juste ça on économiserait parce que tout le monde sait que le chef est payé plus cher que l’indien. Revoir en entier les pensions de retraite pour le public car je suis fatiguée de payer une pension à quelqu’un d’autre. Revoir la façon de gérer les budgets qu’on donne à différents services du gouvernement. J’ai vu un bureau du gouvernement acheté des classeurs et des ordinateurs tout neuf même si on en avait pas besoin. On a garé les classeurs dans le sous-sol. Tout ça parce qu’on voulait dépensé l’argent afin qu’on ne coupe pas le budget de l’année suivant. Mais Joanne crois-tu sincèrement que si un partie se présente en mettant tout ça sur la table sera élue? Posez la question c’est y répondre. Je ne pense pas. On préfère vivre dans l’illusion et l’indifférence. On préfère parler d’une charte qui nous définira comme Québécois parce que tout le monde sait que nous sommes incapable de le faire nous mêmes. On doit avoir un partie politique qui doit le faire. On est pas sortie du bois.

    • Anne, très bien dit. Je voterais pour Joanne si elle se présenterait comme Premiere Ministre. Les autres élus n’ont pas de couilles et travaillent toujours pour gagner le vote séparatiste, ce qui nous calle encore plus.

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